Agirc - Arrco : puis-je prétendre au bonus si je continue à travailler ?

Actualité publiée le 15/12/2023 à 10h03
Agirc - Arrco : puis-je prétendre au bonus si je continue à travailler ?

ll est normal de se demander si l'arrêt du coefficient de solidarité a des impacts sur le bonus Agirc-Arrco notamment pour ceux qui ont choisi de travailler plus longtemps. Bien que l'on puisse rassurer sur ce point, il faut préciser que l'année de naissance de chaque concerné entre en compte. 

Monique, 61 ans, a par exemple posé la question suivante :  "Bonjour, je suis née en mai 1961. Je continue à travailler. Le bonus Agirc-Arrco, je suis toujours concernée ?" 

Cette question très pertinente de Monique vient sans nul doute de la réforme rendue effective depuis le 1er décembre à l'endroit du régime Agirc-Arrco. On sait bien que le patronat et le syndicat ont procédé à la signature d'un nouvel accord au mois d'octobre 2023. Les changements qu'il a introduit impliquent entre autres le retrait du « coefficient de solidarité », habituellement connu sous le couple de vocable : bonus/malus. Pour rappel, ce dernier avait pour but de repousser l'âge de départ à la retraite en tant que mesure incitative des travailleurs. Les cibles comprenaient en même temps ceux qui avaient déjà atteint le taux plein. A noter que le calendrier n'est pas le même pour tout le monde. Il y a ainsi une distinction entre celui qui s'applique aux retraités effectifs et à ceux encore en préparation. 

La question de Monique se rapporte donc au bonus et non comme on a l'habitude au malus. S'agissant alors du premier, autrement-dit : du "coefficient majorant", il est destiné à ceux qui ont repoussé le point de départ de leur retraite Agirc-Arrco d'au moins 2 ans. Cette durée s'apprécie à compter de la date à laquelle les conditions de la retraite de base à taux plein ont été remplies par les concernés. Ceux qui répondent à ces critères voient alors leur pension complémentaire attribuée une bonification pour une durée de 1 an. Le taux appliqué équivaut à 10% dans le cas où il y eut poursuite du travail sur 2 ans après le taux plein. Il passe à 20% lorsque cette durée s'étale sur 3 ans et plus. Enfin, pour ceux qui ont continué à travailler 4 ans au-delà du taux plein, la bonification dont ils jouissent pendant 1 an atteint les 30%.

 

Maintien du bonus pour les retraités à venir, non concernés par la réforme

Pour rendre concrètement compte des implications de la réforme, prenons l'exemple d'une personne dont l'année de naissance se situe en 1958. La réforme des retraites ne la touche donc pas puisque l'âge légal de départ qui lui était applicable était de 62 ans. Cependant, le concerné n'a atteint le taux plein qu'à ses 63 ans. Cela signifie qu'il n'avait pas encore à son actif les 167 trimestres à valider en tant que personne de la génération 1959.  Ainsi, un départ à la retraite à 63 ans, exactement à l'âge de son taux plein, lui aurait payé le malus Agirc-Arrco. Cela se traduit par l'application d'un taux de -10% pendant 3 ans. Comme le concerné a continué d'exercer ses activités professionnelles 3 ans au-delà pour ne s'arrêter qu'au début de 2024 : un bonus Agirc-Arrco, de +20% pendant 1 an lui sera effectivement profitable.

Si l'on se penche maintenant sur le cas de Monique qui est née avant septembre 1961 et qui ne rentre donc pas dans la catégorie de ceux concernés par la réforme des retraites, il faut souligner que le bonus Agirc-Arrco reste inchangé pour l'ensemble des retraités à venir. Cela inclut ceux qui ne sont pas spécialement affectés par la réforme des retraites. Tout cela donc pour dire que Monique ainsi que ceux qui se trouvent dans un cas similaire ont une chance de bénéficier du bonus. A défaut d'avoir indiqué l'âge auquel elle pourra se prévaloir d'avoir atteint son taux plein, nous ne pouvons qu'affirmer dans la globalité qu'une poursuite du travail au moins jusqu'en 2025 est indispensable pour pouvoir compter sur le bonus.

 

Quid du bonus des personnes nées après le 1er septembre 1961 ?

Il n'y a rien à dire du côté des salariés relevant des générations auxquelles la réforme des retraites s'applique sans que rien n'y interfère. Pour être clair, le malus de même que le bonus sont rendus inexistants pour l'ensemble des départs effectifs à partir du 1er décembre 2023. Bref, il n'y aura aucune application de bonus pour les générations relevant de fin 1961, 1962, 1963, etc.