Bac, brevet, redoublement des élèves : découvrez ce qui va changer avant la fin de l’année scolaire

Le 5 décembre 2023, Gabriel Attal a présenté le plan « Choc des savoirs » pour les établissements scolaires. L’objectif déclaré par le ministre de l’Éducation nationale est de rétablir des standards élevés à tous les niveaux, en réponse aux résultats peu satisfaisants de la France dans la dernière étude du Programme pour le suivi des acquis des élèves (PISA).

Dans le cadre de ce plan national, plusieurs mesures ont été annoncées par Gabriel Attal afin d’améliorer le niveau des élèves français d’ici 2027. Certaines de ces mesures entreront en vigueur dès la fin de l’année scolaire 2024.

Les enseignants ont le dernier mot dans la question du redoublement

Jusqu’à présent, la décision de faire redoubler un élève revenait aux parents, même s’ils pouvaient s’opposer à l’avis des enseignants. Cependant, à l’avenir, ce seront les enseignants qui auront le pouvoir de décider du maintien ou non d’un élève dans une même classe.

Gabriel Attal a justifié cette mesure lors de la présentation du plan « Choc des savoirs », soulignant la nécessité d’une revitalisation pédagogique dirigée par les enseignants. Il a pointé du doigt la baisse significative du niveau des élèves français en mathématiques, français et sciences.

Selon le plan « Choc des savoirs », bien que 98 % des élèves passent chaque année du CP au CE1, 15 % d’entre eux ne maîtrisent pas la compréhension des textes à l’oral, et 8 % ne lisent pas correctement des nombres entiers.

Gabriel Attal a souligné que le Code de l’éducation serait modifié par un décret publié « au début de l’année 2024 », avec une mise en application probablement dans la foulée.

La suppression du « correctif académique » dans les épreuves du brevet et du bac

Une nouvelle mesure impactera les étudiants à la fin de l’année scolaire 2023-2024, notamment ceux en classe de troisième et en terminale, qui se préparent respectivement à passer le diplôme national du brevet (DNB) ou le baccalauréat dans quelques mois.

Dans le but de « relever le niveau d’exigence et d’ambition pour l’ensemble des étudiants », le ministère de l’Éducation nationale prévoit de supprimer le « correctif académique à partir de la session 2024 » pour le brevet et le baccalauréat. Plus concrètement, la note du contrôle continu sera désormais calculée en se basant sur la moyenne des notes disciplinaires attribuées aux étudiants, plutôt que sur les compétences converties en points.

De plus, les épreuves terminales auront un poids plus important dans la note finale, passant de 50 % à 60 %.

Test d’une intelligence artificielle en cours en classe de seconde

Gabriel Attal a annoncé une initiative historique, affirmant que la France deviendra le premier pays au monde à étendre l’utilisation d’un outil basé sur l’intelligence artificielle à l’ensemble des élèves d’une classe d’âge, dans le but d’améliorer la formation des jeunes au numérique et à la technologie. Le ministre a présenté cet outil gratuit, appelé MIA Seconde, qui a été élaboré à partir de l’expertise de chercheurs et d’enseignants.

Il propose 20 000 exercices de français et de mathématiques, dotés d’un algorithme capable de s’ajuster au niveau de chaque élève. À partir de février prochain, MIA Seconde sera mise à la disposition de 200 000 élèves en classe de seconde dans plusieurs académies, avant une généralisation à l’ensemble des élèves de seconde à compter de septembre 2024.

Prochains changements à la rentrée

Les mesures annoncées par Gabriel Attal mardi prendront effet à la rentrée scolaire 2024-2025. Parmi celles-ci, on note une révision des programmes scolaires pour les classes de la maternelle au CE2, avec l’adoption d’une nouvelle méthode d’enseignement des mathématiques appelée la méthode "de Singapour".

Gabriel Attal a exprimé mardi sa préoccupation face à la baisse du niveau des élèves et au désintérêt croissant pour les mathématiques. Ainsi, il estime nécessaire d’adopter une nouvelle approche afin de stimuler un regain d’intérêt et d’atteindre des standards plus élevés en mathématiques.

Une autre innovation prévue pour la prochaine rentrée scolaire concerne la mise en place de trois groupes de niveaux au collège, adaptés aux capacités des élèves, spécifiquement pour les cours de mathématiques et de français. Le groupe 1, composé d’environ quinze élèves, sera dédié à ceux qui rencontrent le plus de difficultés, tandis que les groupes 2 et 3 regrouperont des élèves moins en difficulté.

Ces différentes initiatives devront désormais être évaluées sur le terrain pour démontrer leur efficacité.