Chômage en France : stabilité apparente malgré un contexte économique difficile

Actualité publiée le 27/07/2024 à 17h35 - Rédigé par la rédaction de contact-administratif.fr
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Les derniers chiffres du chômage en France sont tombés, révélants une certaine stabilité malgré un contexte économique et politique perturbé.
Chômage en France : stabilité apparente malgré un contexte économique difficile

Les derniers chiffres du ministère du Travail, publiés ce jeudi, indiquent que le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à France Travail a augmenté de 8 000 au premier semestre, se maintenant légèrement au-dessus de 3 millions.

 

Une situation stable

Malgré l'élan des Jeux Olympiques sur les embauches, le chômage en France, tel que mesuré par le nombre d'inscriptions à France Travail (anciennement Pôle Emploi), demeure stable dans un contexte économique morose. Les données récentes confirment cette tendance.

En excluant Mayotte, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) a progressé de 8 000 à fin juin, dépassant ainsi légèrement les 3 millions. En intégrant ceux ayant travaillé moins de 78 heures (catégorie B) et ceux ayant travaillé plus de 78 heures (catégorie C), le total cumulé diminue de 6 600 par rapport à fin décembre, atteignant un peu plus de 5,4 millions.

 

Une menace pour l'emploi

Cette publication intervient alors que le marché de l'emploi montre des signes de ralentissement depuis plusieurs mois, une tendance qui pourrait persister en raison de l'instabilité politique actuelle. En juin, les déclarations d'embauches en CDD de plus d'un mois (hors intérim) ont continué de chuter, tandis que celles en CDI se sont maintenues au-dessus des 400 000. Globalement, elles demeurent supérieures de 2,5 % à leur niveau de février 2020, juste avant la crise sanitaire, et même de 4,5 % dans le secteur industriel.

Les fragilités économiques sont également exacerbées par la fin des aides d'urgence, ce qui conduit à une augmentation des défaillances d'entreprises. Selon l'institut Rexecode, proche du patronat, ces défaillances ont grimpé de 18 % pour atteindre près de 33 500 sur les six premiers mois de l'année, comparé à la même période de 2023, mettant ainsi en péril environ 102 500 emplois.

Dans sa dernière note de conjoncture publiée le 9 juillet, avant la dissolution du gouvernement, l'Insee prévoyait une augmentation de seulement 0,1 % de l'emploi par trimestre jusqu'à la fin de l'année. Sur un an, à la fin 2024, l'emploi augmenterait de +0,6 % (environ +185 000 emplois), un rythme similaire à celui de l'année précédente.

 

Réactions politiques

Lors de sa première interview depuis le second tour des législatives, Emmanuel Macron a mis en avant les efforts accomplis pour réduire le chômage à un niveau sans précédent ces sept dernières années. Bien qu'il n'ait pas fourni de chiffres précis, il faisait probablement référence à la baisse du taux de chômage à 7,5 % de la population active, soit une diminution de 2 points depuis son élection en 2017. La diminution du nombre d'inscrits à France Travail dans les catégories A, B et C cumulées est également notable, avec une baisse de 700 000 et 445 000 respectivement sur cette période.

Malgré ces progrès, le chômage n'a pas été un sujet central lors des dernières élections, les préoccupations des électeurs étant davantage orientées vers le pouvoir d'achat et la sécurité. Emmanuel Macron a exprimé sa frustration face à cette situation, tout en soulignant que le travail pour réduire le chômage n'est pas terminé.

Le plein-emploi reste un objectif ambitieux pour le gouvernement, bien que difficile à atteindre. Réduire le taux de chômage de 2,5 points en trois ans nécessitera des efforts considérables, d'autant que l'Insee prévoit une légère hausse d'ici la fin de l'année en raison du ralentissement de l'emploi et de l'augmentation de la population active liée à la réforme des retraites, à moins que cette réforme ne soit finalement abrogée.