La plateforme France Travail (anciennement Pôle emploi) fait face à une vague de critiques suite à un rapport alarmant publié par la CGT. Selon ce syndicat, plus de 55 % des offres d’emploi publiées en ligne seraient illégales. Ce chiffre, bien plus élevé que celui avancé par l'organisme France Travail, crée la polémique dans le milieu de l'emploi en France.
D'après France Travail, environ 7 % des offres ne respecteraient pas les normes légales en vigueur. De leur côté, les syndicats de la CGT avancent un chiffre bien plus inquiétant : 55 % des annonces seraient non conformes, en particulier dans les secteurs du bâtiment, des services à la personne et du transport. La méthodologie utilisée par la CGT pour arriver à ces conclusions repose sur l'analyse de près de 2 500 offres, principalement dans les grandes villes comme Paris, Lyon et Bordeaux.
Les irrégularités constatées vont de l'erreur volontaire ou non sur le type de contrat (promesses de CDI qui se transforment en CDD) à la durée de travail mal mentionnée, sans oublier les annonces trompeuses proposant des missions de quelques jours déguisées en postes stables.
Le rapport pointe les répercussions directes sur les demandeurs d'emploi, notamment les plus précaires. Ces offres frauduleuses, qui faussent les attentes des candidats, peuvent conduire à un profond désespoir. Pierre Garnodier, secrétaire général du Comité National des Travailleurs Privés d'Emploi et Précaires (CNTPEP), souligne que cela contribue à aggraver la détresse psychologique de certains chômeurs, allant jusqu’à provoquer des dépressions ou même des tentatives de suicide.
Pour lutter contre ce fléau, la CGT appelle à des actions fortes, notamment une étude indépendante menée par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) pour auditer et réguler ces offres frauduleuses. De son côté, France Travail invite les demandeurs à signaler toute annonce suspecte, affirmant qu’elle prend en compte les remontées.
France Travail rejette en grande partie la responsabilité sur les petites entreprises qui, selon eux, publient souvent des offres mal formulées par manque de connaissances ou de moyens. Ce point de vue est fortement contesté par la CGT, qui estime que l'organisme public et ses partenaires doivent accroître les contrôles pour éviter la diffusion de ces "offres bidon".