MDPH : un service public défaillant

Actualité publiée le 18/10/2023 à 10h22
MDPH : un service public défaillant

Les Maisons des personnes handicapées (MDPH) se trouvent dans une situation de défaillance et mettent à mal aussi bien les adultes que les parents d'enfants touchés par un handicap.

David, le père d'un enfant prénommé Tom, touché par un handicap, se trouve dans cette situation de longue attente. Pour information, son fils est affecté par une maladie rare le mettant dans un état de dépendance total. L'âge mental de l'enfant qui a pourtant 11 ans est similaire à celui d'un nourrisson. Jusque-là, la MDPH leur versait alors deux types d'aides, l'équivalent de 900 €. Or, depuis le renouvellement nécessaire de ces droits à la fin du mois de juillet dernier, le dossier pourtant constitué au début de l'année n'a pas encore fait l'objet d'un traitement.

David insiste sur l'impossibilité d'adapter la vie de Tom à la vitesse de la MDPH. Les dépenses y afférentes ne peuvent être suspendues compte tenu de ses besoins spécifiques. La nécessité d'acheter des couches qui coûtent cependant très cher a été pris en exemple. D'ailleurs, les prélèvements bancaires ne peuvent selon ce père de famille être arrêtés. La situation ne s'améliore pas puisqu'il est à chaque fois nécessaire de "se battre pour avoir ce à quoi on a le droit”. 

Ce n'est malheureusement pas un cas isolé. Jade de la Réunion et Sylve dans le Seine-et-Marne font face aux mêmes circonstances. La première est atteinte d'une insuffisance respiratoire, et la seconde est touchée d'une sclérose en plaques. Même difficulté pour Sébastien, dans le Pas-de-Calais, un diabétique qui a dû se faire amputer d’une jambe.

 

Une attente de neuf mois en ille-et-vilaine

L'ensemble des MDPH composé d'une centaine de structures ont été contactés. Celui-ci cherchant à trouver une explication à cette situation. En principe, un délai légal de 4 mois est ce qui est prévu pour le traitement d'un dossier. Or d'après ce qui ressort de l'enquête récemment menée, ce délai se trouve en ces temps-ci largement dépassé. Cette situation prévaut dans plus de de la moitié des MDPH

On serait tenté de dire que vivre en dehors de la Meuse n'est pas une bonne idée pour les handicapés. En effet, pour cette localité, le délai de réponse se rapporte uniquement à deux mois. Cela représente un écart énorme avec la situation en Ille-et-Vilaine où l'attente peut aller jusqu'à neuf mois. C’est dans ce lieu explosant tous les records que résident Tom et son père David. 

On attribue la longueur de cette période d'attente à la montée en flèche des demandes depuis le Covid. L'insuffisance des moyens humains en charge du traitement en est la cause.

 

Simplification nécessaire d'après la ministre

Une réactivation des droits de Tom a lieu dans l'attente de la décision. "Un allongement particulièrement long des délais" est reconnu par les services responsables. Ces derniers s' excusent sans pour autant pouvoir promettre que la situation évolue pour revenir à la normale avant l’année prochaine.

En parallèle, la ministre chargée des Personnes handicapées a été sollicité. Fadila Khattabi souligne cette longueur des délais et la complexité des procédures. D'où l'appel à la simplification annoncé par  la ministre dans la perspective du changement.

Pour toutes les personnes qui auront à faire leur première démarche au niveau d'une MDPH l’année prochaine, "un rendez-vous physique sera proposé". On espère dans cet optique “un suivi plus humain, plus personnalisé et plus efficace”.