Michel Barnier veut supprimer l’Aide Médicale d'État (AME) : quel impact pour les bénéficiaires ?
Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, fait déjà beaucoup parler de lui. Au cœur des débats : la suppression possible de l’Aide Médicale d'État (AME). Cette aide permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux en France. Alors, pourquoi Michel Barnier souhaite-t-il mettre fin à ce dispositif ? Quels en seront les impacts ? On fait le point.
Qu’est-ce que l’Aide Médicale d'État (AME) ?
L’Aide Médicale d'État (AME), c’est un peu comme la bouée de sauvetage pour les personnes sans papiers en France. Elle permet aux étrangers résidant en France depuis plus de trois mois sans titre de séjour de bénéficier de soins gratuits. L’AME couvre à peu près tout, des consultations médicales aux hospitalisations en passant par les soins dentaires.
Un filet de sécurité essentiel pour ceux qui n’ont pas accès au système de santé français classique. Ce dispositif est entièrement financé par l'État via le Ministère de la Santé, dans le cadre du budget de la Sécurité Sociale.
Pourquoi Michel Barnier veut-il la supprimer ?
Michel Barnier, dans sa volonté de réduire les dépenses publiques, a jeté son dévolu sur l'AME. Selon lui, le coût de ce dispositif – environ 1 milliard d’euros par an – serait devenu trop lourd pour l’État. En période de rigueur budgétaire, chaque euro compte. Lors d’une interview sur France 2, Barnier a déclaré qu'il n'y avait "ni tabou, ni totem" concernant la suppression de l'AME. Il a précisé vouloir traiter les questions liées à l'immigration avec "fermeté et humanité" et a promis de "prendre des mesures concrètes pour limiter et contrôler l’immigration".
Quels impacts pour le système de santé et les bénéficiaires ?
Supprimer l’AME, c’est couper l’accès aux soins pour des milliers de personnes en situation irrégulière. Les associations, les médecins et même certains politiques tirent la sonnette d’alarme. Car si ces personnes ne peuvent plus se soigner, elles se tourneront vers les urgences, qui sont déjà saturées. En bref, supprimer l’AME risque de déplacer le problème sans vraiment le résoudre.
De plus, cela pourrait entraîner des conséquences sanitaires graves. Moins de suivi médical, c’est plus de risques de propagation de certaines maladies, au détriment non seulement des personnes concernées, mais aussi de la santé publique en général.
Quelle alternative ?
Le nouveau premier ministre n’a pas encore proposé de solution concrète pour remplacer l’AME, mais des rumeurs parlent d’un éventuel système de soins plus restrictif ou d’une prise en charge partielle. "Il est possible d’envisager un dispositif plus ciblé, mais nous devons avant tout protéger les intérêts des citoyens français," a-t-il ajouté. D’ici là, le débat fait rage entre ceux qui prônent l’équilibre des comptes publics et ceux qui défendent le droit à la santé pour tous, quel que soit leur statut.
