Piratage informatique France Travail : les données de 43 millions de demandeurs d’emploi compromises

Actualité publiée le 14/03/2024 à 11h49
Piratage informatique France Travail : les données de 43 millions de demandeurs d’emploi compromises

Les informations sensibles de 43 millions d’utilisateurs de l'agence nationale pour l'emploi et de son site web au cours des deux dernières décennies pourraient avoir été compromises. 

 

Incident majeur de sécurité

Une violation de données majeure a été signalée ce mercredi 13 mars 2024 touchant le site gouvernemental de l'agence nationale pour l'emploi (anciennement connu sous le nom de Pôle Emploi), exposant les informations personnelles de tous ceux qui ont cherché un emploi en France. Un incident séparé a affecté Cap emploi, une organisation dédiée à l'assistance à l'emploi pour les personnes handicapées, bien que celui-ci semble être distinct des attaques récentes sur divers ministères depuis le début de la semaine, selon les déclarations de l'agence à l'AFP.

L'infraction a commencé par une "fausse représentation d'identité des conseillers", suivie par la détection de "requêtes anormales" par l'opérateur. D'après le site cybermalveillance.gouv.fr, un service national d'assistance pour les victimes de cyberattaques, l'incident s'est produit "entre le 6 février et le 5 mars", détecté ultérieurement par l'agence nationale pour l'emploi.

 

Qui est concerné ?

L'agence a annoncé que "la base de données potentiellement extraite illicitement contient des informations d'identification personnelle des demandeurs d'emploi actuels". Cela inclut également les individus qui se sont inscrits dans les vingt dernières années et ceux qui, sans être inscrits comme demandeurs d'emploi, possèdent un compte sur le site de l'agence. Ainsi, "les informations personnelles de millions d'individus pourraient avoir été compromises", ajoute l'agence dans un communiqué.

 

Qui sont les auteurs de l’attaque ?

L'attaque d'envergure sur les différents ministères le week-end dernier a été revendiquée par un groupe de hackers pro-russes nommé "Anonymous Sudan". Cependant, l'infraction contre l'agence nationale pour l'emploi et Cap emploi ne semble pas liée à cette action. L'identité des cybercriminels impliqués n'est pas encore déterminée.

 

Quelles données ont été volées ?

Selon l'annonce de l'agence nationale pour l'emploi, la fuite illégale de données impliquerait des informations personnelles d'identification des individus. Plus précisément, les éléments suivants ont été exposés :

  • Les noms complets ;
  • Les numéros de sécurité sociale ;
  • Les dates de naissance ;
  • Les adresses électroniques ;
  • Les adresses postales ;
  • Les numéros de téléphone ;
  • Les identifiants de connexion France Travail.

La Cnil avertit que, bien qu'aucun mot de passe ou donnée bancaire n'ait fuité selon les informations disponibles, les données compromises pourraient être utilisées par des acteurs malveillants en combinaison avec d'autres informations obtenues lors de fuites précédentes.

Elle recommande donc une vigilance accrue face aux messages reçus, particulièrement ceux demandant une action urgente comme un paiement, et conseille d'employer des mots de passe solides et de surveiller régulièrement l'activité de ses comptes.

 

Quelles sont les mesures prises par France Travail ?

Une enquête préliminaire a été initiée par le Parquet de Paris, confiée à la Brigade de Lutte Contre la Cybercriminalité. Une procédure simplifiée de dépôt de plainte a été mise en place pour les victimes, confirmée par le parquet à l'AFP.

L'agence prévoit de notifier les chercheurs d'emploi identifiés comme potentiellement victimes par le biais de leur espace personnel ou par email. Un service d'information spécifique sera aussi disponible via la ligne téléphonique 3949 pour soutenir ceux nécessitant assistance.