En France, accéder à un commissariat de police ou une gendarmerie est un droit essentiel, garant de la sécurité publique. Une récente étude menée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) révèle que 95 % des habitants de l’Hexagone peuvent rejoindre un poste de police ou de gendarmerie en moins de 14 minutes par la route. Mais derrière cette statistique globale, des disparités notables apparaissent selon les zones géographiques et les périodes de la semaine. Décryptage.
Avec plus de 3 600 lieux d’accueil répartis en France métropolitaine – environ 700 commissariats et 2 800 gendarmeries, la population bénéficie d’un accès relativement rapide à ces services. En moyenne, 95 % des Français peuvent rejoindre un poste de police ou une gendarmerie en moins de 14 minutes.
Cependant, cette moyenne cache des écarts importants. Dans les grands centres urbains, 50 % des habitants accèdent à un poste en moins de 5 minutes. En revanche, dans les zones rurales à habitat dispersé, ce délai monte à 12 minutes. La situation est encore plus complexe dans les zones spécifiques, comme les massifs montagneux (Alpes, Pyrénées, Cévennes) ou certaines îles (Ouessant, Batz), où le temps de trajet peut dépasser 30 minutes.
Si l’accès est globalement bon en journée, des difficultés apparaissent le week-end. Le samedi et le dimanche, un quart à un tiers de la population se heurte à des fermetures de commissariats ou gendarmeries proches. Cela rallonge le temps de trajet moyen de :
Pendant la nuit, environ 440 commissariats assurent une continuité d’accueil en restant ouverts 24h/24. Mais cela reste insuffisant pour couvrir tout le territoire. En effet, deux Français sur trois n’ont pas accès à un poste ouvert à proximité durant les heures nocturnes.
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Les zones rurales, qui couvrent une large part du territoire français, sont particulièrement touchées par les inégalités d’accessibilité. Le manque de lieux d’accueil et l’éloignement géographique compliquent l’accès rapide aux services de sécurité.
Pourtant, la disponibilité d’un commissariat de police nationale ou d’une gendarmerie est cruciale dans ces territoires, notamment pour signaler des infractions, déposer des plaintes, ou demander des informations.
Dans ces zones, il est souvent recommandé de privilégier des outils numériques, comme le dépôt de plainte en ligne, pour limiter les déplacements inutiles.
L’accessibilité des commissariats et gendarmeries est également influencée par la qualité du réseau routier. Dans les zones rurales ou montagneuses, les trajets peuvent être rallongés par des routes sinueuses ou mal entretenues. Ces défis logistiques posent la question de l’adaptation des infrastructures et de l’importance d’un maillage encore plus fin, notamment dans les territoires isolés.
Cette étude a été réalisée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), une entité rattachée au ministère de l’Intérieur. Créé en 2014, le SSMSI produit des analyses détaillées sur la sécurité intérieure et la délinquance en France.
Leur objectif ? Fournir des données fiables et neutres pour éclairer les décisions politiques et améliorer les services rendus aux citoyens. Vous pouvez consulter leurs publications directement sur leur site officiel pour explorer leurs travaux en détail.