C’est confirmé, après les pensions de retraite Agirc-Arrco, à compter du 1er novembre 2024, le SMIC bénéficiera d'une revalorisation anticipée de 2 %. Cette augmentation, qui était initialement prévue pour janvier 2025, a été avancée pour mieux protéger le pouvoir d'achat des travailleurs les plus modestes, alors que l’inflation pèse encore lourd sur les budgets. Mais pourquoi cette revalorisation arrive-t-elle plus tôt que prévu ? On vous explique tout !
En principe, le SMIC est automatiquement revalorisé au 1er janvier de chaque année en fonction de deux critères :
Cependant, si l’inflation dépasse 2 % en cours d’année, une revalorisation peut être déclenchée de manière automatique, comme c’est arrivé plusieurs fois en 2022 et 2023.
Mais cette fois-ci, la situation est un peu différente. Depuis quelques mois, une décélération de l’inflation a été observée, ce qui signifie qu'une revalorisation automatique n’aurait pas eu lieu avant janvier 2025. Le gouvernement a donc décidé d’anticiper cette hausse, afin de soutenir le pouvoir d’achat des salariés touchant le SMIC, une décision saluée par certains mais jugée insuffisante par d’autres.
À compter du 1er novembre, le SMIC brut mensuel passera de 1 766,92 euros à 1 802,26 euros pour un temps plein de 35 heures par semaine. Cela représente une augmentation de près de 35 euros brut par mois, soit une augmentation de 2 %. Une hausse qui permet de compenser en partie l'inflation, mais qui peut sembler insuffisante pour certains syndicats, notamment face à la flambée des prix du quotidien.
Malgré cette augmentation, le SMIC net reste sous la barre des 1 500 euros. En effet, il s’élèvera à environ 1 423 euros net par mois. Cela reste une progression certes (rappelons que le SMIC net plafonnait sous les 1400 € en début d'année) mais loin de compenser l’augmentation du coût de la vie pour beaucoup de travailleurs modestes.
Pour rappel, le SMIC net dépend des cotisations sociales appliquées, qui varient selon le statut (privé, public, apprenti, etc.).
Le SMIC horaire brut passera de 11,27 euros à 11,49 euros. Ce montant est utilisé pour calculer le salaire des salariés à temps partiel ou pour ceux qui travaillent sur une base horaire. En net, le SMIC horaire s’élève à environ 9,04 euros, ce qui reste assez bas par rapport aux prix pratiqués dans certains secteurs.
Depuis le 1er janvier 2021, le SMIC a été revalorisé à huit reprises, dont quatre fois en cours d’année, en raison de l’inflation persistante. La dernière augmentation date du 1er janvier 2024. Ce rythme soutenu d’augmentations a permis d’éviter une trop forte érosion du pouvoir d’achat des ménages les plus modestes.
Mais attention, une telle hausse du SMIC entraîne des ajustements dans les minima de branche. En effet, certains salaires conventionnels se retrouvent rattrapés par le SMIC, ce qui oblige les branches professionnelles à renégocier régulièrement leurs grilles salariales. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a d’ailleurs annoncé récemment vouloir "désmicardiser la France" faisant écho aux propos de Gabriel Attal début 2024.
Malgré l’importance de cette hausse anticipée, il est à noter qu’il ne s’agit pas d’un coup de pouce du gouvernement, mais uniquement de l’application des règles de revalorisation automatique. Le dernier coup de pouce remonte à juillet 2012, lorsque François Hollande, alors président, avait décidé d'augmenter le SMIC de 2 %, dont 0,6 % en plus de l'inflation légale.
Pour résumer, cette revalorisation de 2 % reste une bonne nouvelle pour les salariés au SMIC, mais elle ne suffira peut-être pas à compenser totalement les effets de l’inflation qui reste bien supérieure. Beaucoup espèrent encore un geste supplémentaire du gouvernement, notamment à travers un coup de pouce, mais il semble qu’il faille attendre encore un peu pour cela.